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Les choix « éditoriaux » pour la publication des données

Les choix en matière de format et de méthode de publication des données dépendent des objectifs que se sont assignés les autorités, des enjeux réglementaires et des dispositions législatives en vigueur dans chaque pays.

Produire les données en propre ou solliciter les opérateurs ?

La production de données requiert une expertise et une main d’œuvre spécifiques, dont les régulateurs ne disposent pas forcément. Se pose donc le choix de faire produire les données par les opérateurs ou par le régulateur.

La plupart des membres de Fratel s’appuient sur les données produites par les opérateurs : ils disposent en effet d’une expertise poussée et d’outils adaptés, par exemple des logiciels de simulation.

Cela est particulièrement vrai dans le cas de la production de cartes de couverture. Cette situation présente l’avantage de faire peser la responsabilité de la carte sur les opérateurs, le régulateur en contrôlant seulement la fiabilité.

Toutefois, certains régulateurs font le choix de construire eux-mêmes les cartes, ce qui permet d’assurer une méthode homogène et neutre entre opérateurs.

Quelles données afficher ? Sous quel format ?

Les données publiées et leur format diffèrent selon les différentes catégories d’utilisateurs que veut toucher le régulateur. Les régulateurs sont confrontés aux choix suivants, non exclusifs :

  • donnée « simulée » (carte de couverture théorique par exemple) ou donnée « mesurée » (test de terrain par exemple) ;
  • donnée localisée (une zone de couverture, un point de mesure…) ou donnée agrégée (exemple : indicateurs de QS moyennés sur l’ensemble du pays) ;
  • donnée brute ou donnée traitée.

Le régulateur peut ainsi publier des graphiques de performances de chaque opérateur, des classements selon différents critères de qualité de service ou de niveaux de couverture (en 2G, 3G et 4G), ou encore des cartes (par opérateur ou superposées afin de simplifier la comparaison et d’améliorer la visibilité des informations).

Les acteurs intéressés par l’utilisation des données à des fins d’analyse, sous un format de leur choix (graphiques ou cartes), seront plus intéressés par des données brutes, voire des rapports d’audit détaillant précisément les mesures terrain effectuées.

Enfin, les acteurs publics, investisseurs et bailleurs de fond souhaiteront plutôt des cartes enrichies ou incluant des données plus précises afin de réaliser le diagnostic numérique du territoire, planifier des investissements et pouvoir ensuite évaluer les politiques publiques et s’assurer du bon déploiement des réseaux et de l’amélioration de la qualité de service.

Des formats à adapter selon les canaux d’information choisis

Les communiqués de presse, les articles dans les journaux encore les conférences de presse sont des moyens traditionnels qui permettent de toucher un grand nombre de personnes et de délivrer des messages quant à la situation du marché et à la qualité des différents réseaux. Il s’agit généralement de présenter les résultats issus des tests et mesures menés par ou au nom de l’autorité de régulation. Mais l’information n’est disponible que durant un laps de temps assez court et n’est pas toujours très détaillée ou adaptée à chaque situation.

Certains régulateurs publient sur leur site internet des rapports de synthèse de mesures de couverture et de qualité de service, généralement sous format PDF. Ces rapports sont souvent assez détaillés et permettent une analyse de la situation et de comparaison entre opérateurs mobiles. Ce type de rapport peut sembler complexe pour le grand public et ne vise pas directement une diffusion de l’information au consommateur.

Plusieurs autorités de régulation (voir les témoignages) publient les mesures de qualité de service des opérateurs sous forme de cartes, graphiques ou schémas, afin d’être facilement compréhensibles par les consommateurs : ils de bénéficient ainsi d’une meilleure information afin de choisir le réseau qui leur correspond le mieux.

Par ailleurs, en identifiant les zones de couverture limitée ou inexistante, les cartes permettent aux instances publiques de poser un diagnostic et d’adapter leurs politiques pour répondre au besoin de couverture et de réduction de la fracture numérique.

ARTCI - Côte d’Ivoire Les différents canaux de publication des données de qualité et de couverture en Côte d’Ivoire

Les résultats des différentes opérations de contrôle font régulièrement l’objet de communications auprès des opérateurs, de la presse et du public.

L’ARTCI réalise plusieurs activités de contrôle :

  • des campagnes d’audits de la qualité de service des réseaux de télécommunications ;
  • des contrôles inopinés de la qualité de service des réseaux fixes et mobiles ;
  • l’analyse des données OMCR des réseaux de téléphonie mobile ;
  • l’évaluation de la qualité d’expérience des usagers des services de télécommunications.

Les résultats de ces différentes opérations de contrôle font régulièrement l’objet de communications auprès des opérateurs, de la presse et du public.

La communication des résultats aux opérateurs se fait solennellement lors d’une séance de restitution des résultats organisée au siège de l’ARTCI. À l’issue de cette séance de travail, le rapport de l’audit est transmis aux opérateurs.

Par la suite, l’ARTCI organise une conférence de presse afin de communiquer les principaux résultats de l’audit à la presse et au public.

Les informations sur la qualité de service (rapports des audits, principaux résultats, évolution des indicateurs, etc.) sont également publiées sur le site internet de l’ARTCI. Elles sont complétées par des rapports de synthèse concernant les résultats des principaux services utilisés (voix, SMS, données) et le classement des opérateurs. Les résultats des audits sont relayés par des publications sur les réseaux sociaux et sur les portails d’information en ligne.

Concernant la couverture, l’ARTCI publie régulièrement sur son site internet les déclarations et la cartographie de couverture des opérateurs.

L’ARTCI envisage de mettre en place un outil d’évaluation de la QS/QE via les terminaux des utilisateurs, en les encourageant à télécharger et à exploiter une application mobile dédiée. Les informations collectées sur les mobiles des abonnés seront publiées sur une plateforme spécifique.

> www.artci.ci

Fixer les modalités de mise à disposition des données par les opérateurs

Les régulateurs oublient trop souvent de définir le format des données à transmettre par les opérateurs ainsi que de spécifier les modalités de leur mise à disposition. Or, ces éléments sont la clef d’une bonne intégration et d’un traitement efficace de ces données, soit par le régulateur, soit par les consommateurs ou acteurs tiers, notamment dans le cas où ces données sont publiées en format ouvert (« open data »).

Le régulateur a donc pour rôle de préciser les différentes informations attendues, la structure du fichier (ordre des informations), son format (le plus exploitable possible), mais également les modalités de mise à disposition (API, URL fixe …).

Permettre de superposer et de croiser des informations différentes

Face à l’augmentation des sources d’information pour contrôler et suivre la couverture et la qualité de service des opérateurs, certains régulateurs se tournent vers des approches mixtes, recourant à plusieurs sources dont les caractéristiques diffèrent.

Les cartes de couverture, simulées, sont un moyen de développer à des coûts raisonnables une vision de la couverture sur l’ensemble du territoire. À l’inverse, les mesures de terrain, plus précises, sont coûteuses et ne permettent pas d’avoir une vision nationale.

Le croisement de ces données et leur superposition visuelle permettent d’enrichir nettement l’information produite.

Qualité de l’internet mobile dans le métro parisien. https://www.monreseaumobile.fr/

Superposer les informations de qualité du service ou de couverture avec des points d’intérêt – comme les axes de transport et les réseaux d’énergie, les hôpitaux, écoles et lieux touristiques, etc. – est utile à la fois aux utilisateurs et aux décideurs publics.

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